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Ce que l’analyse fait à l’œuvre

Jean-Marc Chouvel - pag. 7-29

Après avoir envisagé avec Marcel Proust, les différents moments et formes d’accès à une œuvre, nous reviendrons à un point de vue très axiomatique sur l’analyse, avec un tour d’horizon épistémologique de ce que les physiciens appellent «l’analyse de Fourier». Nous prendrons en considération cet exemple et le modèle plei- nement mathématisé qu’il véhicule, pour proposer une première approche théo- rique de ce qu’est un objet musical avec et sans analyse. Nous essaierons ensuite d’étendre les idées proposées par ce modèle aux mécanismes plus complexes pro- posés par «l’analyse cognitive». Les relations intriquées entre description, repré- sentation et interprétation semblent déterminantes pour la pratique de l’analyse musicale. La question déontologique de la «neutralité» de l’analyste (qu’il ne faut pas confondre avec l’idée d’un «niveau neutre» selon la terminologie de Molino-Nattiez), doit être confrontée à l’incontournable focalisation sur un point de vue (qui ne se réduit pas à une simple subjectivité). Il met l’accent sur l’impor- tance de ce qu’Otto Laske a appelé «l’agenda» et sur l’impérative transparence de son énonciation. La mise en œuvre de l’algorithme d’analyse cognitive fournit un bon exemple de la nécessité de ces concepts et permet d’imaginer comment de nouveaux outils pour la musicologie impacteront à l’avenir notre compréhension de la musique, tout comme le sonagramme a impacté notre compréhension du son.

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